Cher petit P1, laisse-moi te raconter une jolie histoire.

Cette histoire a commencée pour moi en mai 2008 avec une lettre envoyée par la poste m’annonçant que j’avais été pris à l’ESEO.
Choc émotionnel, exaltation de joie, cela ne pouvait signifier qu’une chose pour moi, j’allais devenir ingénieur ! Ce n’est que quelques mois plus tard que j’ai compris que rien n’était acquis et qu’il allait falloir sacrément bucher pour l’obtenir ce foutu diplôme !

Car oui, les petites lignes en bas du contrat (ndlr ce que l’on oublie souvent de te dire aux JPO) c’est qu’avant de rentrer en cycle ingénieur – et donc faire des projets intéressants –  tu vas devoir passer par la prépa.

Je l’avoue bien volontiers, j’ai vécu des moments difficiles durant ces deux premières années (mais qui peut se targuer de ne pas en avoir vécu ?). Et ce n’est qu’après avoir mordu la poussière une bonne dizaine / centaine de fois que j’ai commencé à comprendre comment tout cela fonctionnait et surtout comment s’en sortir.

Une fois la prépa passée voici que s’ouvrent enfin les portes du cycle ingénieur. Rendu à ce point, le plus dur est fait, chaque apprenant pouvant désormais organiser son travail et ses activités extra-scolaires un peu plus librement (en gros on te donne le droit d’avoir une vie à côté de l’ESEO chouette hein ?).

Dit comme ça, j’ai l’impression de brosser un tableau un peu noir de l’école d’ingé. Mais globalement à partir du moment où tu prends le recul nécessaire avec les choses ça passe. Plus largement d’ailleurs, si je devais résumer en quelques points ce que ces cinq années m’ont apportées c’est surtout sur le plan personnel que j’ai progressé.

  • Premier point hyper important déjà. A l’ESEO, on t’apprend à être adaptable. Tu croyais auparavant qu’une épreuve était insurmontable ? Faux. Tout est possible quand tu attaques le problème sous le bon angle.
  • On t’apprend à penser par toi-même. Ce deuxième point est particulièrement vrai pour la prépa où tu vas devoir te poser les bonnes questions.
  • On t’apprend à apprendre. Finit les jolis cours de terminale où tout le travail t’était prémâché. Ici tu vas devoir donner de ta personne et organiser ton temps efficacement.
  • On t’apprend à faire des choix et à les assumer (et comme dans n’importe quel jeu, il y a des jours où l’on « gagne » et des jours où l’on « perd »)
  • Tu vas apprendre à te relever après un échec (CE sentiment de toute puissance quand c’est la troisième fois que tu passes le module de stat et que tu le valides enfin avec les honneurs)

Bref, c’est bien beau tout ça vous me direz, mais quels conseils pratiques puis-je vous donner ?

  • Premier conseil pour le cycle ingénieur : récupérer les annales des anciens. Personnellement je n’ai rien trouvé de mieux pour réviser : d’abord regarder ce que l’on va te demander et ensuite aller piocher dans les cours les éléments qui te manquent. Alors attention je n’ai pas dit qu’il s’agissait d’apprendre bêtement les réponses des années passées ni de ne pas ouvrir le poly pour simplement potasser les annales !
    Ce que j’essaye de dire par là c’est qu’après avoir consulté plusieurs annales on voit une certaine logique revenir et c’est plus facile d’apprendre ainsi.
  • Pars à l’étranger. Tu as trois mois à valider à l’étranger. Profites-en ! C’est une excellente opportunité pour changer de culture, visiter un pays que tu ne connais pas et apprendre plein de nouvelles choses !
    Au niveau des destinations, et par rapport aux retours que j’ai eu, Chicago et Hong-Kong sont des destinations à privilégier.
  • Pour la prépa, bats-toi, mais surtout bats-toi intelligemment.  Ne t’épuise pas et concentres tes forces sur ce qui est essentiel (et rapporte le plus de points). Globalement ce que j’ai remarqué à l’ESEO c’est que si tu veux vraiment de toute tes forces t’en sortir tu vas y arriver. Cependant, inutile de vouloir tout faire, mieux vaut faire de bons choix stratégiques.
  • Reste en forme, ne t’épuise pas. Ma pire erreur en prépa a été au début de ne pas vouloir changer mes méthodes de travails. Totalement inadaptées pour ce nouveau rythme j’ai décroché au bout d’un semestre à cause du manque de sommeil. Par expérience, ne plus dormir que trois heures par nuit ne produit pas de bons résultats physiquement et moralement (et puis ça donne mal à la tête aussi).
  • Je te souhaite d’être un type brillant et qui comprend instantanément ce qu’un prof lui raconte. Dans le cas contraire rien n’est perdu avec du travail régulier (j’insiste) et sérieux tu devrais pouvoir t’en sortir.
  • Trouves-toi une bande de potes pour la vie mais ne reste pas cantonné à ta promo ! Une erreur courante (surtout en prépa) est de vouloir rester entre personnes de sa promo. Cependant, comme tu le remarqueras vite, plus les années passent plus les promos se mélangent. Alors n’hésites pas et sort de ton petit cercle d’amis pour rencontrer d’autres personnes !
  • Cela m’amène au point suivant : Soit curieux et intéresse toi à la vie associative. Personnellement je suis passé par plus de la moitié des clubs de l’ESEO (avec un très bon passage au BDE). C’est une expérience absolument géniale à vivre notamment si tu considères que tu vas rencontrer des personnes qui n’ont pas peur de donner de leur personne en dehors des cours :-)
  •  Prends les choses avec philosophie. Sérieusement ce n’est pas la fin du monde si tu prends une taule par-ci par là. Ce qui est important c’est d’être lucide par rapport à ce qui est important et ce qui ne l’ai pas.
  • Ai un ou une super binôme rendu en cycle ingénieur : C’est là toute la clé de la réussite. Les projets comptant autant que les DS si tu as un 16 en projet il ne te faut plus que 4 au DS si tu vois ce que je veux dire ;-).
  • Valide du premier coup tes modules de cycle ingénieur : Le pire truc qui puisse arriver, avoir 9 ou 9.5 à un module (et crois-moi cela arrive à un grand nombre). Du coup si cela t’arrive tu vas devoir rebosser des trucs que tu avais plutôt bien assimilé mais  où il faut quand même que tu accroches la moyenne (bravo tu l’as compris tu es en train de faire du travail inutile).
    Mon conseil : pour une nouvelle matière ou un DS tout seul dans un module, travaille suffisamment pour accrocher non pas le 10 mais le 13 (en visant un peu plus haut que la moyenne tu es sûr de l’accrocher).
  • L’organisation n’est pas synonyme de réussite. Deviens qui tu es, et apprends à travailler avec tous type de personne. La chose qui m’a le plus surpris en arrivant en école d’ingé : beaucoup de personnes ne sont pas vraiment organisées. Du coup, le travail est souvent fait grâce à la méthode Larache.
    Etant pour ma part quelqu’un avec la volonté de vraiment structurer un projet j’ai été le premier à critiquer cette manière de procéder. Et puis au fur et à mesure des années j’ai appris et compris que ce n’est pas parce qu’un projet n’est pas organisé au millimètre qu’il n’est pas efficace. En bossant avec d’autres personnes, avec un temps soit peut d’ouverture d’esprit et de contrôle sur le projet tout le monde s’y retrouve et les résultats dépassent toutes les attentes.
  • Don’t mess with the administration, souviens-toi que leur rôle premier est de t’aider à progresser mais que si jamais tu fais une bêtise tu vas te faire taper sur les doigts très fort (oui comme le lapin du métro Parisien… et ça fait mal).

Globalement sur ces cinq années j’aurais passé des moments de dingues. J’ai poussé mes limites et au final je m’en tire plutôt pas mal. Si j’en crois d’ailleurs le compte rendu fais par ma promo, ce qui nous rend si unique à l’ESEO c’est justement le fait d’être adaptables et bosseurs.

Alors oui petit P1, pour revenir à toi, crois-moi tu vas en passer des nuits de folie (soit avec un poly de traitement du signal, soit dans une soirée)… Mais je te prie de me croire cela en vaut la peine !

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4 Responses to “#ESEO, le bilan de 5 ans en école d’ingénieur”

  1. Bien résumé !
    Faut rajouter, ne pas s’attendre à une grande communication de la part de l’admin… il faut donc s’adapter :)

  2. Jerem (Hongkongais) says:

    Je suis bien d’accord! Apprendre à apprendre, à se débrouiller, s’organiser, rapidement, efficacement en sachant ce qu’on fait (la plupart du temps), savoir relativiser et prendre du recul. Même si parfois on a l’impression de faire des choses inutiles, on regrette pas. Toutes ces expériences t’ouvrent les yeux, développent ton esprit critique, et surtout Voyage si tu peux!

  3. Y a quand même pas mal de bullshit dans ce que tu racontes Adrien. Tu fais passer la prépa pour un truc complètement insurmontable alors que ça se passe bien même si c’est assez chiant. Bref… ce post est à l’image du personnage : pompeux.

  4. Oh mon premier troll :’D. Il faut que je pense à encadrer ce commentaire dis donc.

    Je te remercie en tout cas de m’avoir laissé ton adresse IP, c’est comme une carte de visite sauf que j’ai en plus ta localisation en temps réel.

    Allez je t’aide un peu, la prochaine fois que tu veux raconter des anneries sur tes ex-camarades de l’option SI passe par un VPN ;-).

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